Qui mais qui donc osera dire que ses yeux n’ont pas vu
Les plaies et les blessures, ces déchirures de vagins violés
Par des dizaines de soi-disant soldats à tour de rôle, qui ?
Qui n’a pas vu ces ventres
Et ces seins gonfler des sèves et bientôt d’embryons
D’on ne sait finalement plus duquel des violeurs.
Mais auxquels l’on finit quand même par donner la vie
Même en se demandant de quel sorte de primate
Ou de quel famille de fauve aura-t-on finalement conçu
Et engendré cette indécrottable progéniture
À laquelle on va quand même donner on sein
Malgré tout, malgré soi…
Qui osera dire que des oreilles n’ont pas étendu
Les hurlements et lamentations de toutes les femmes du monde
Suppliant que cessent les violences basées sur le genre
Et que le viol de la mère des enfants de tous les hommes
Cesse d’être l’arme de guerre la plus vulgaire
Dans l’indifférence désormais habituelle,
Et toute iniquité et impunité, qui osera ?