Non, je ne veux plus tendre mes oreilles
Nul besoin de les ouvrir pour entendre les cris
Nul besoin d’écarquiller le yeux pour voir ou revoir
Ces mutilations, ces amputations, ces moignons
Ces cops torturés, massacrés
Jonchant chaque recoin de ma mémoire
Ces corps qui s’imbriquent avec le mien
Qui me sortent par tous les pores
Imbibant tout mon corps
D’une question mille fois répétée
Mais jamais résolue : Pourquoi ?
Sourdent alors du plus profond de mon être
Des relents du déjà vu déjà entendu
Des justifications éhontées qui se disent superflues,
Soit disant parce qu’on ne savait pas ce qu’on faisait
Et de mériter donc encore une place à la droite du Père
Des réminiscences de violences
Qui veulent émerger des abysses
Et jaillir en geyser de haine
Et d’appel à la violence et à la vengeance !
Animal humain, ne faires-je pas pire ?
Réminiscences de fauves affamées en errance
Réminiscences de prédateurs sauvages
Qui sourdent de tout animal humain
Quand il perd son alliance avec sa Mâat
Non, je ne veux plus vous écouter
Vous resterez aux pieds de ma divinité
Et vous trouverez la résilience des pensées méditées
Et des réminiscences tues…